Une vie d’aventure

Guylaine démarre ses études à la MFR de Talmont-Saint-Hilaire. C’était en 1968 et à cette époque, seules les filles y étudiaient. Elle travaille dans la ferme de ses parents jusqu’à 22 ans, se sent étriquée et a besoin de nouveaux horizons. « Je voulais découvrir la vie en HLM (Habitation à loyer modéré) pour en comprendre le fonctionnement. J’ai trouvé un poste de travailleuse familiale à Cholet », se souvient-elle. Parallèlement, elle se syndique et découvre le monde ouvrier pour lequel elle voue la même curiosité avec ce besoin de comprendre un univers qu’elle ne connaît pas. Au sein de la cité dans laquelle elle évolue, elle est également en charge de la réinsertion de personnes en situation de handicap mental. Toujours mue par la volonté de connaître ce qui lui est étranger, elle part ensuite dans le cadre de deux coopérations en Afrique noire. « Je voulais faire de l’humanitaire, rencontrer la différence, être utile aux autres, ça a toujours été mon leitmotiv. Ça a été une aventure humaine incroyable qui m’a permis de découvrir des modes de vie aux antipodes du mien. Quelle richesse ! », s’extasie Guylaine.

Le don de soi avant tout

De retour en France, la jeune femme qu’elle est alors est complètement déboussolée. Elle occupe différents postes, toujours en lien avec les autres. Mais son besoin de rencontre et de se sentir utile est plus fort. Elle part alors en Seine-Saint-Denis à Clichy-sous-Bois où elle travaille comme bénévole auprès de conseillères en économie sociale et familiale. Elles créent ensemble une épicerie solidaire de quartier. « Je découvre alors la misère sociale, ça a été un choc. J’avais connu la pauvreté en Afrique, mais les gens étaient heureux, ils vivaient bien chez eux avec peu de choses. Ici les gens étaient malheureux, déracinés, dans un lieu inconnu où on ne les acceptaient pas », se souvient-elle. Son chemin se poursuit dans l’Eure en tant que déléguée du Secours Populaire auprès de sans-abris. Puis quelques années plus tard, elle se stabilise en tant que directrice au sein de l’Ephad Sainte-Marie de Talmont-Saint-Hilaire. Au sein de son établissement, elle accueille des jeunes de la MFR des Achards et d’autres de la MFR de Saint-Florent-des-Bois, en stage et en apprentissage. Elle est sollicitée pour entrer au CA des Achards, fonction qu’elle occupe depuis maintenant 23 ans.

L’engagement encore et toujours

Au sein du conseil d’administration elle est secrétaire adjointe puis présidente depuis 2008, « mais je compte arrêter à la fin de cette année. Je reste jusqu’à ce que l’on fête les 70 ans de la MFR et ensuite je passe le flambeau », s’amuse t-elle. Au cours de ses différents mandats, elle a pu accompagner la mise en place de la classe de terminale SAPAT au sein de la MFR ainsi que celle de la formation pour adultes. « Les valeurs des MFR sont les miennes, on est là pour tirer les jeunes vers le haut et les métiers préparés ici sont orientés vers les autres. Ça représente ce que je suis, l’esprit de famille, le respect, le vivre ensemble et l’ouverture au monde. Tout ça me tient à cœur », sourit Guylaine Caillonneau l’œil vif et pétillant. La présidente veille sur son petit monde au sein de la MFR et elle tient particulièrement à ce que les moniteurs se forment et s’éveillent. Elle apprécie aussi la richesse des échanges qui ont lieu entre le CA et la direction, et le soutien qu’elle peut apporter.