La vie résidentielle en MFR : portrait de Karine Aubry, monitrice -
Photographie : David Fugère
À la MFR de Mouilleron-en-Pareds, Karine Aubry a la double casquette de monitrice et d’animatrice. Deux fonctions qui, selon elle, vont de pair.
Karine Aubry a une longue expérience du réseau MFR. Après avoir travaillé sur plusieurs sites et à plusieurs postes, elle est actuellement monitrice d’histoire-géographie et de français. Karine est également animatrice. En fréquentant les élèves sur les temps de vie résidentielle, elle apprend à les connaître dans un autre contexte que celui d’une salle de classe.
Une bonne connaissance du réseau MFR.
Karine a fait une licence Langues Étrangères Appliquées (LEA) mention Commerce International. Elle travaille plusieurs années en grande surface avant de tomber par hasard sur une offre d’emploi à la MFR de Saint-Gilles-Croix-de-Vie pour un poste de monitrice d’anglais en 2008. Par la suite, elle entre à la MFR de Vouvant en tant que surveillante de nuit, avant de devenir animatrice, puis monitrice. Elle intègre la MFR de Mouilleron-en-Pareds en tant que monitrice en 2016, pour un remplacement avant de reprendre le poste d’animatrice. Cette expérience de longue date et polyvalente a offert à Karine une vue d’ensemble du fonctionnement des MFR. Aujourd’hui, elle ne se voit pas abandonner l’un ou l’autre aspect de son métier : « En ayant vu toute la globalité du métier, j’apprécie cette double casquette. C’est complémentaire. Si je lâchais un des deux postes, je ne m’épanouirais plus. »
La vie résidentielle, une source de richesse.
Karine est présente sur les temps de veillées et de loisirs. Ces moments hors de la salle de cours lui permettent de voir les élèves sous un autre jour : « Le jeune se confie davantage sur les moments de veillées, on a un réel partage. Quand il y a des peines de cœur, ils vont plus vite se confier à une animatrice. Peut-être que j’arrive à percevoir plus vite les problèmes sous-jacents qu’un moniteur qui n’aurait que ce rôle. » Cette relation, Karine l’entretient dans ses cours, en s’appuyant sur les ressentis qu’elle peut avoir lors des veillées : « Je vais gérer les cours différemment, avec plus de travail par petits groupes, et veiller à assurer une cohérence de classe, à fédérer les élèves. » Son oreille d’animatrice capte parfois des conversations qui l’interpelle, et la pousse à aborder des sujets auxquels elle n’aurait peut-être pas pensé autrement : « J’ai engagé une sensibilisation très forte sur les consommations et les comportements addictifs, que ce soit les produits illicites, les écrans, les réseaux sociaux. J’ai entendu des discussions qui m’ont alertée. »
Travailler sur l’estime de soi.
En début d’année, face à des élèves qu’elle sent renfermés ou qui vivent mal la séparation avec le foyer familial, Karine a pour volonté de travailler sur l’estime de soi et la confiance en les autres. Sa double casquette lui permet de proposer des jeux d’intégration sur les temps de veillées mais aussi des exercices en cours, pour prolonger l’activité pédagogique, et lier ses deux missions : « On va faire des défis en équipe. L’un va montrer de la dextérité, un autre de la patience. Ils se disent alors : ‘Moi, je peux faire ça !’ Puis, en cours de français, on retravaille à cette idée en posant des mots sur des capacités, des qualités. C’est comme ça qu’on créé une dynamique de groupe. » Malgré une charge de travail démultipliée, Karine tient à rester monitrice et animatrice.
Photographie : David Fugère